-
Titre: Sœurs sorcières livre 1
Auteure: Jessica Spotswood
Editions: Nathan
Nombre de pages: 392
ISBN: 978-2-0925-4043-5
Ma chère et courageuse Cate, la sibylle a prédit ceci: à l'aube du 20ème siècle trois sœurs atteindront l'âge de décision, toutes les trois sorcières, et l'une d'elle sera la plus puissante sorcière de tous les temps.
Cate, je suis si inquiète pour toi. Si, après Maura, Tess est sorcière aussi, il semble hélas probable que vous soyez les sœurs dont parle la prophétie. Tu seras alors traquée par ceux qui voudront se servir de toi.
Cette prophétie dit autre chose encore, bien pire à mes yeux, mais je préfère ne pas tout écrire dans ces pages, de crainte qu'elles ne tombent en de mauvaises mains, Avec tout mon amour, Maman.
Il est rare que je lise des histoires de sorcières et je suis ravie d'être tombée sur celle-ci. On suit trois sœurs, Cate, Maura et Tess. On sait dès le début qu'elles sont sorcières et on va suivre principalement Cate, l'ainée, qui, tout au long du roman, va devoir prendre des décisions pour protéger ses sœurs.
En effet, on est dans une société où la chasse aux sorcières n'est pas un mythe et les trois sœurs doivent constamment être sur le qui-vive. C'est aussi une société patriarcale où la place de la femme est celle que veut bien lui attribuer l'homme. S'ajoute à cela l'âge des trois protagonistes puisque Maura est en pleine adolescence et Tess, même si elle est la plus jeune, fait souvent preuve de maturité.
J'ai accroché dès le début à l'histoire parce que j'ai particulièrement apprécié l'atmosphère du roman. Même si on est plongé dans un monde ésotérique, l'auteure intègre parfaitement cet univers à celui plus terre à terre d'une société que l'on pourrait qualifier de normale. Il y a souvent des rebondissements, notamment parce que la position de Cate est délicate. Elle est tiraillée entre ce qu'elle découvre petit à petit sur ce qu'elles sont et ce qu'elles représentent et ses envies de jeune femme. Elle a d'énormes responsabilités et elle ne sait pas vraiment à qui elle peut faire confiance, d'autant plus que la délation est souvent de mise dans son village.
Les relations entre les trois sœurs sont intéressantes parce qu'elles sont parfois conflictuelles; chacune a ses propres envies et ses propres priorités. Cet aspect là va être particulièrement intéressant dans les prochains tomes.
Ensuite, j'ai apprécié le fait qu'il y ait un peu de romance mais que celle-ci ne prend pas le pas sur l'intrigue principale. Oui, cela joue sur les décisions que prend Cate, mais d'autres aspects le font aussi d'une façon prépondérante. L'amour qu'elle porte à ses sœurs est l'un de ses fils rouges.
Enfin, l'auteure nous laisse sur un retournement de situation fou et maintenant, je n'ai qu'une hâte, lire la suite!
Ce livre est intéressant si vous aimez les réflexions sur les sociétés patriarcales, si vous aimez le fantastique et que vous avez une sensibilité féministe. J'ai parfois eu l'impression de retrouver l'atmosphère de La servante écarlate de Margaret Atwood, sans aller aussi loin. Il ne faut pas oublier que c'est un roman jeunesse pour adolescents.
XOXO
votre commentaire -
Titre: Le hussard noir
Auteurs: Marie Pellan et William Lafleur
Editions: Flammarion
Nombre de pages: 333
ISBN: 978-2-0814-3365-6
Thomas Debord est un professeur de lettres en ZEP passionné par son métier. Lassé par un gouvernement qui détricote l'éducation, frustré par l'absence de prise en compte des manifestations et grèves successives, il décide de s'engager dans une voie plus violente.
Un matin, il prend une de ses classes en otage, afin de mettre en lumière des dysfonctionnements qui n'intéressent habituellement que de très loin les médias. Pris au piège de l'emballement médiatique et de la cacophonie des réseaux sociaux, enfermé avec ses élèves, Thomas Debord va tenter de faire entendre sa voix.
Enseignante en ZEP, dans un contexte où les Stylos Rouges sont de plus en plus nombreux, n'en déplaisent à certains, j'étais très curieuse de découvrir ce roman, écrit à quatre mains par deux enseignants. De plus, le co-auteur n'est autre que Monsieur le prof, un professeur d'anglais qui enseigne à présent en lycée, et connu pour ses anecdotes cocasses. Celles-ci sont d'ailleurs parues dans deux recueils (vous pouvez retrouver toutes les informations sur son site). Je remercie les éditions Flammarion pour cet envoi.
C'est un roman assez court mais il est très efficace. J'avais une appréhension concernant le contenu parce que le roman traite d'un sujet complexe en peu de pages, mais j'ai été agréablement surprise. En effet, même si l'on suit Thomas Debord, notre personnage principal, il y a une multitude de points de vue. Même si le roman est écrit à la troisième personne, on est tantôt dans la tête d'un surveillant, tantôt dans la tête d'élèves, en passant par des passages d'émissions de télévision, ainsi que des extraits de commentaires de réseaux sociaux. Cela permet d'avoir une vision d'ensemble qui nous permet, à nous lecteurs, d'être toujours en alerte. Le rythme est très prenant.
Par ailleurs, j'ai particulièrement apprécié la critique qui est faite des réseaux sociaux mais aussi du traitement de l'information par les chaînes dédiées. Nous vivons à présent dans une nouvelle société où l'on doit constamment être vigilants aux informations que l'on veut donner mais aussi aux informations qui nous sont données. J'ai l'impression (mais cela reste un avis personnel) que depuis quelques années, les gens, pour la plupart, n'acceptent plus pour argent comptant tout ce qui est dit à la télévision. Et finalement, c'est une bonne chose que d'avoir un esprit critique sans pour autant tomber dans la négation constante de ce qui arrive dans notre société. Et pour ce qui est de notre enseignant, Thomas, il va devoir prendre en compte toutes ces données pour arriver à son but.
De plus, les personnages sont très intéressants parce qu'ils sont tout simplement humains. Je pense par exemple à Nicolas Dufresne, le commandant du RAID, qui, même s'il fait son travail, n'est pas dupe des tenants et des aboutissants de la situation. Thomas, quant à lui, est intéressant parce qu'on sent une vraie progression dans son personnage. Au début, je l'ai trouvé, malgré la situation, plutôt effacé face aux événements. Et au fur et à mesure, il prend conscience que son action, qui repose sur une certaine logique, ne dépend pas seulement de lui et qu'il doit composer avec les médias, les élèves ou encore la population, qui donne son avis constamment et sans recul.
La construction du roman permet une lecture fluide; les titres des chapitres montrent une progression et notre curiosité est titillée. Elle est logique et la tension que l'on éprouve est constamment grandissante. On n'est pas dans un huis clos mais j'ai somme toute eu cette impression. Même si le roman traite d'un sujet d'actualité, sa construction sous forme de thriller m'a beaucoup plu puisqu'on a du suspens, on essaie de deviner ce qu'il va arriver et on soupçonne certains personnages de comploter contre Thomas.
C'est un livre que j'ai terminé dimanche et depuis, je ne cesse d'y penser. Il me fait réfléchir à mon métier, à ce que j'en attends dans le futur et à ce que je peux espérer. Je n'arrive pas à dire si la fin me plaît même si, avec le recul, je n'en aurais pas souhaité d'autre.
C'est un livre que je vous recommande, ne serait-ce que pour la plume de ces deux auteurs, qui ont su passer d'un style à un autre en fonction des points de vue choisis. Je trouve que c'est une performance assez remarquable.
XOXO
votre commentaire -
Titre: Fight with darkness
Auteure: Lucie F. June
Editions: Addictives
Nombre de pages: 643
ISBN: 978-2-3712-6205-8
Aux yeux de tous, Aleyna a une vie de rêve: une famille aimante, des études passionnantes et surtout un petit ami totalement fou d'elle. Cela, c'est ce qu'elle veut faire croire.
En réalité, depuis deux ans, Aleyna vit un enfer au quotidien. Son amoureux est son bourreau, il a fait d'elle sa poupée, qu'il martyrise, brise et déchire selon ses désirs. Et il exerce sur elle le plus odieux des chantages: si elle lui échappe… sa petite sœur prendra sa place. Alors Aleyna se sacrifie, sans savoir combien de temps elle pourra tenir.
Mais sa rencontre avec Alec, escort boy aux yeux lumineux, pourrait bien tout bouleverser.
Voici la première lecture Darkromance de ma vie. Férue de romance c'est une sous-genre qui me faisait de l'œil mais je n'ai jamais sauté le pas pour différentes raisons. D'une part, parce que je n'ai pas eu vraiment l'occasion de tomber dessus mais aussi parce que le côté un peu malsain que peuvent prendre certaines de ces histoires d'amour me faisait peur. Par exemple, je ne sais pas si je serais capable de lire une histoire où une victime tombe amoureuse de son bourreau. Certains me diront: "Mais tu as lu Cinquante nuances de Grey et tu as apprécié!". Certes, mais pour moi, ça n'est pas la même chose. En ce qui concerne ce roman, je l'ai apprécié, en partie parce que l'histoire ne rentre pas dans ce carcan. D'ailleurs, je remercie les éditions Addictives pour cet envoie car maintenant je peux dire "j'aime la darkromance!".
On suit donc Aleyna, un personnage féminin que l'on sent fragile dès les premières pages. On comprend très rapidement qu'elle vit une relation très malsaine avec son compagnon puisque celui-ci la bat, la rabaisse et la viole. Tout le monde autour d'eux pense que tout va bien puisque durant ces deux ans de relation, Aleyna a appris à mentir et cacher ses sévices. Celle-ci va profiter de l'absence d'Elias, son bourreau, pour faire appel à un organisme d'Escort. C'est comme cela qu'elle rencontre Alec, un étudiant en médecine. J'ai particulièrement aimé la façon dont les deux personnages tissent, petit à petit, un lien très intense, où la confiance et le respect sont de rigueur.
Par ailleurs, il y a un vrai contraste entre Alec et Elias et cela permet de mieux comprendre certaines réactions d'Aleyna, très fragile au départ et qui va s'émanciper au fur et à mesure. Je pense que c'est le personnage qui évolue le plus dans l'histoire. Etonnamment, c'est un personnage fort, même au début. En effet, elle utilise dans un premier sa force pour faire face à Elias et protéger sa famille, et par la suite, elle s'en sert pour tenir tête à son conjoint.
Le roman est composé de deux parties. Globalement, je les ai lues comme deux romans distincts. Pour le premier, le rythme est assez intense et le suspense omniprésent. De plus, les chapitres sont très courts ce qui rend la lecture très fluide. Par contre, j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs pour le deuxième. Certaines scènes n'étaient pas nécessaires et j'aurais souhaité davantage de passages où l'on retrouve Elias. Finalement, son ombre plane au dessus de nos deux personnages mais il n'est pas vraiment présent physiquement.
En ce qui concerne le style de l'auteure, je trouve que pour un premier roman, c'est prometteur. Il m'a manqué juste un peu de lyrisme dans une plume qui était plutôt factuelle et descriptive. Par contre, les scènes de violence sont extrêmement bien décrites et réalistes. Si vous êtes trop sensibles, elles risquent de vous heurter.
Je suis ravie d'avoir abordé la darkromance par ce genre d'histoire car maintenant, je vais m'y pencher plus sérieusement. Cela permet de sortir de la routine des romances basiques où l'on retrouve très souvent les mêmes mécanismes.
Je vous conseille donc ce roman qui vous fera passer un moment intense.
XOXO
votre commentaire -
Titre: La faucheuse tome 1
Auteur: Neil Shusterman
Editions: France Loisirs
Nombre de pages: 493
ISBN: 978-2-2981-3752-1
Les commandements du faucheur
- tu tueras
- tu tueras sans aucun parti pris, sans sectarisme et sans préméditation
- tu accorderas une année d'immunité à la famille de ceux qui ont accepté ta venue
- tu tueras la famille de ceux qui t'ont résisté.
MidAmérique, milieu du 3e millénaire. Dans un monde où la maladie a été éradiquée, on ne peut plus guère mourir qu’en étant tué aléatoirement par un faucheur professionnel. Citra et Rowan sont deux adolescents qui ont été sélectionnés pour devenir apprentis-Faucheurs ; et, bien qu’ils aient cette vocation en horreur, ils vont devoir apprendre l’art de tuer et comprendre en quoi cette mission est bel et bien une nécessité.
Mais seul l’un des deux adolescents sera choisi comme apprenti à part entière, et lorsqu’il devient clair que la première tâche du vainqueur sera de glaner la vie du perdant, Citra et Rowan se retrouvent dressés l’un contre l’autre bien malgré eux…Dans ce roman de Neil Shusterman, on se trouve dans une dystopie assez originale où l'humanité a répondu à toutes les questions qu'elle se posait, elle a vaincu la maladie et les hommes sont donc à présent immortels. Le Thunderhead est l'entité qui régule les besoins des hommes. Ainsi, tout est sous contrôle. En ce qui concerne la régulation de la population, la mission est confiée à une caste de Faucheurs. Ainsi, leur mission est de glaner les gens au hasard ou en respectant certaines statistiques.
Je préfère ne pas tourner autour du pot: j'ai adoré ce bouquin! Dès les premières lignes on est plongé dans cet univers si particulier qui ne parait pas si éloigné de nous finalement. On va suivre dans un premier temps Citra Terranova, une adolescente choisie pour devenir l'apprentie de Maître Faraday, un très célèbre Faucheur. Sera aussi choisi Rowan Damish, un adolescent qui est devenu le paria de son lycée car les autres élèves pensent qu'il est pour quelque chose dans le glanage d'un de leurs joueurs de football. Les deux adolescents vont donc suivre les enseignements de leur mentor pendant un an.
Les faucheurs doivent tenir un journal intime et le récit est entrecoupé de quelques extraits de faucheurs tels que l'Honorable Dame Curie ou encore l'Honorable Maître Goddard. Ces extraits donnent des précisions sur le fonctionnement réel de la guilde des faucheurs, parce que dans un premier temps, on pense que leur rôle est codifié de façon très strict (ce qui est le cas globalement), mais on comprend par la suite que cela n'est pas aussi limpide que cela. Je ne vous en dis pas plus, le mieux est de découvrir.
En tout cas, l'auteur n'a pas peur de nous mener en bateau. Le rythme est prenant et immersif. Il n'y a pas de temps morts. De plus, ces personnages ne sont pas manichéens comme on pourrait le penser. On ne sait pas vraiment en qui avoir confiance, d'autant que les révélations s'enchaînent rapidement. Ce que j'apprécie énormément est lorsqu'un auteur n'a pas peur de maltraiter ses personnages. On tremble pour eux, on a des doutes aussi concernant leurs choix on encore ce qu'ils sont.
Et enfin, l'auteur n'a pas peur de nous maltraiter nous, lecteurs, et il nous laisse à la fin de ce premier tome sur un retournement de situation digne de Gabriel Katz!
Lisez ce livre pour les personnages, son histoire, son rythme et son originalité.
XOXO
votre commentaire -
Titre: Ne lâche pas ma main
Auteur: Michel Bussi
Editions: Pocket
Nombre de pages: 418
ISBN: 978-2-2662-4438-1
Un couple d'amoureux dans les eaux turquoises de l'Île de la Réunion. Farniente, palmiers, soleil. Un cocktail parfait. Pourtant, le rêve tourne court. Quand Liane disparaît de l'hôtel, son mari, Martial, devient le coupable idéal. Désemparé, ne sachant comment prouvé son innocence, il prend la fuite avec leur fille de six ans. Pour la police, cela sonne comme un aveu: la course-poursuite, au coeur de la nature luxuriante de l'île, est lancée.
J'ai découvert cet auteur il y a quelques années maintenant avec Un avion sans elle, que j'avais adoré, et petit à petit j'essaie de lire tous ses livres. Aujourd'hui je me suis donc plongée dans Ne lâche pas ma main car le résumé me tentait bien.
J'y ai retrouvé les incontournables de Michel Bussi, à savoir un cadre bien défini, ici l'Île de la Réunion, et des secrets familiaux. On va suivre Martial et Liane, un couple en vacances accompagné de leur fille de six ans, Josapha (Sofa). Leur vie bascule quand Liane disparait de l'hôtel et que l'on retrouve des traces de son sang dans la chambre du couple. A partir de là, les démons du passé de Martial vont ressurgir et on est plongé dans une traque infernale, menée par Aja Purvi, capitaine sur cette île paradisiaque.
J'ai été plongée dans l'intrigue dès les premières pages où le rythme est assez prenant. D'ailleurs, ce rythme est présent presque tout au long du roman. Il se passe constamment quelque chose et on va de révélation en révélation. Le changement de point de vue permanent y ait pour quelque chose.
D'ailleurs, il y a beaucoup de personnages dans ce roman mais comme l'auteur nous explique assez bien les liens entre chacun, on n'est jamais perdu. J'ai beaucoup aimé Aja et Christos, les deux enquêteurs. Aja est une femme forte, battante et passionnée, même un peu trop car elle en délaisse sa propre famille. Christos, quant à lui, même s'il est décrit comme quelqu'un de fainéant et qui a un penchant pour l'alcool, je l'ai trouvé attachant. Sa relation avec Imelda et ses enfants est intéressante et touchante.
En ce qui concerne l'intrigue, l'auteur arrive avec brio à nous donner quelques éléments par-ci par-là, ce qui fait que l'on cogite tout le temps. On va de théorie en théorie et le passage à travers différents points de vue nous permet de comprendre complètement les motivations de chacun. De plus, même si l'on est dans un thriller, le style de Bussi est parfois empreint d'une certaine poésie. J'aime sa façon de décrire les relations amoureuses; belles et réalistes en même temps.
Même s'il ne détrône pas Un avion sans elle, je pense que ce roman est un de mes préférés de cet auteur, car j'ai été happée dès le début du roman, j'ai aimé cette lecture et je n'avais qu'une hâte, découvrir le fin mot de l'histoire.
XOXO
votre commentaire